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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 16:31

Les nombreuses questions sur les esclaves durant le cours m'amènent à vous apporter des informations complémentaires.

La condition d'esclave.
Si l'esclave est totalement soumis à son maître, il bénéficie d'une vision ambiguë car il est considéré plus comme la victime d'une malchance qui menace tout homme libre que comme un être inférieur.
Un homme peut devenir esclave en étant fait prisonnier lors d'une guerre ou par des pirates(il devient la propriété du vainqueur).
 Certains hommes libres s'asservissent pour payer une dette (les Katakeimenoi crétois, les pénestes de Thessalie)
Enfin, on peut devenir esclave en cas d'usurpation de citoyenneté ( vous comprenez mieux le texte étudié en classe où un citoyen est accusé d'usurpation de citoyenneté).
Il est acheté et ne dispose d'aucun droit; ni liberté ni famille et bien sûr aucune possessions.
En 414, le prix moyen d'un esclave adulte est de 178 drachmes pour de mauvaises conditions de vente mais cela peut atteindre 1000 drachmes (rapporté au salaire ouvrier actuel en France, cela reviendrait à payer un esclave entre 11 000 et 36 000 euros).
Leurs activités sont réglées par le maître, les liaisons amoureuses autorisées par lui.
Dans la théorie, les droits du maître vont jusqu'au droit de mort sur l'esclave. Toutefois dans la pratique les conditions de vie, les sentiments et le souci d'un meilleur rendement imposent une certaine "retenue" du maître!

Les esclaves peuvent être entendus durant un procès : soit parce qu'ils ont pri l'initiative de dénoncer des agissements contraires aux lois de la part d'un homme libre (ils peuvent être affranchis si c'est fondé!) soit comme témoins dans une affaire où leur maître est déjà impliqué : leur témoignage n'est recevable que sous la torture. refuser. Ce traitement pour son esclave est un avoeu de culpabilité.

Le nombre des esclaves à Athènes au V° s. av. J.-C.
Il est difficile d'apprécier le nombre des esclaves car il varie en fonction de la situation économique. Les estimations donneraient un total approximatif de 130 000 esclaves à Athènes au V° s. av. J.-C.
On peut estimer de 3 à 4 esclaves par famille parmi les citoyens appartenant aux classes riches des citoyens.

Des exemples célèbres: le philosophe Platon aurait laissé à sa mort 5 esclaves et Aristote 20 esclaves.
Nicias, un richissime Athénien possédait 1000 esclaves qu'il louait aux entrepreneurs des mines du Laurion (1 obole par jour et par homme ( Xénophon, Revenus , IV)

Athènes n'est pas la cité qui possède le plus d'esclaves, malgré qu'elle soit la plus riche: d'après Thucydide (VIII,40.2), ce serait Chios et Sparte. Viendrait ensuite, en 3° position, Athènes.

La nécessité de l'esclavage est pour la plupart des Grecs une évidence.
Dans l'Assemblée des femmes d'Aristophane, quand Praxagora expose son programme de mise en commun des biens , Blépyros objecte: " Et la Terre, qui la cultivera?" La réponse est immédiate : "Les esclaves. toi, tu n'auras d'autre souci que d'aller tout pimpant au dîner" (vers 651-652). Au IV° s. av. J.-C., des voix s'élèvent contre l'esclavage mais elles restent dans des débats philosophiques.
Aristote (le précepteur d'Alexandre le Grand) définit l'esclave comme un "instrument animé" en vue du bien-être du maître. Il s'efforce de démontrer dans le livre I de La Politique, que le principe de l'esclavage est naturel.

L'affranchissement.
Il se fait le plus souvent dans le cas d'un testament ou d'un rachat. Le lien n'est pas pour autant rompu entre le maître et l'esclave. L'affranchissement n'est pas fréquent en raison du prix élevé des esclaves.
De la même façon, on se garantit contre les fuites d'esclaves : c'est un devoir de restituer un esclave à son propriétaire (des traités ont lieu entre cités!).

Ces informations vous permettront de  comparer la démocratie athénienne à celle que nous vivons. En effet, aujourd'hui l'asservissement d'un être humain est considéré comme un crime.
L'esclavage a été aboli, en France depuis 1848. Il est incompatible avec les grands principes
 défendus : la liberté et l'égalité.
De plus, aujourd'hui, des intellectuels et des associations réclament que l'esclavage pratiqué par la France dans ses colonies du XVII° au XIX° siècle (notamment aux Antilles et à la Réunion)soit considéré, par l'Etat, comme un crime contre l'humanité.
Le débat est vif car l'acceptation morale, qui est évidente, entraîne  des sanctions pénales qui sont assujetties de dommages et intérêts que la France serait obligée de payer aux familles descendantes des esclaves noirs.


Des sources (sérieuses) traitant de l'esclavage
http://www.cliohist.net/framesmic.php3?orig=http://www.cliohist.net/antique/grece/class/cours/chap7.html
La revue L'Histoire N° 280  (2003)
Jean Andreau Raymond Descat, Esclave en Grèce et à Rome Hachette littératures 2006






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